Pour une histoire transnationale des installations et des essais nucléaires

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Séminaire

Séminaire thématique MSHP – CRÉSAT – INALCO

8 octobre 2021
17h 19h
INALCO et en ligne

Le gouvernement de la Polynésie française a sollicité la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique (MSHP) pour contribuer à la conservation de la mémoire du CEP et à la mise en lumière de ses enjeux historiques. La MSHP a retenu la double proposition formulée par le CRÉSAT (Université de Haute-Alsace) : écrire l’histoire des essais nucléaires en Polynésie française et mener des enquêtes de terrain pour enregistrer la mémoire orale des acteurs du CEP, qu’il s’agisse des vétérans polynésiens ou métropolitains, ou des populations civiles concernées par leurs fonctions ou leurs lieux de résidence. Le CEP était en effet constitué de sites de tirs (Moruroa, Fangataufa), de bases avancées (Hao, Mangareva), d’une base arrière à Tahiti, sans compter les stations, permanentes ou temporaires de prévisions météorologiques et d’analyse des retombées radioactives, mobilisant au total, sur l’ensemble de la période, des dizaines de milliers de personnes militaires et civils.

Dans cet esprit, et parallèlement au programme de recherche « Écrire l’histoire du CEP », le CRÉSAT, la MSHP et l’INALCO organisent un séminaire ouvert au public à l’INALCO : « Pour une histoire transnationale des installations et des essais nucléaires ». Ce séminaire ambitionne d’élargir l’étude du CEP grâce à une approche comparée (essais américains, britanniques, soviétiques) et transnationale (réception des essais français par ses partenaires européens, réseaux d’opposants régionaux, etc).

Prolongeant et complétant les interventions des deux années précédentes, les séances de 2021-2022 présenteront les travaux de chercheurs français et étrangers travaillant sur des installations et les programmes d’essais des puissances nucléaires, mais aussi le CEP lui-même. Le séminaire sera l’occasion de faire connaître différentes approches de la fabrique de la dissuasion par le bas, en proposant une histoire fine des lieux, des places et des populations qui ont permis la construction des arsenaux atomiques, et d’ouvrir la recherche française aux travaux déjà menés en ce sens depuis une quinzaine d’années (Holly M. Barker, Bravo for the Marshallese : Regaining control in a post-nuclear, post-colonial world, Thomson/Wadsworth, 2004 ; Hugh Gusterson, People of the bomb: Portraits of America’s nuclear complex, University of Minnesota Press, 2004). Cette approche a notamment donné lieu à la publication cette année des ouvrages de Lindsay Freeman, The Atom bomb in me, Stanford University Press, 2019 et Becky Alexis- Martin, Disarming Doomsday: The Human Impact of Nuclear Weapons Since Hiroshima, Pluto Press, 2019.

Première séance le 8 octobre 2021

Renaud Meltz, Professeur d’histoire contemporaine – IUF, Université de Haute-Alsace
Alexis Vrignon, Enseignant-chercheur en histoire contemporaine, Université de Pau et des Pays de l’Adour
La table-ronde de juillet 2021 et ses suites. Les enjeux de la déclassification des archives relatives au fait nucléaire (France métropolitaine et Polynésie française)

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CNRS
Réseau national des Maisons des Sciences de l'Homme