Maltraitances animales et végétales : quelles résiliences possibles ? Enquêtes culturelles et littéraires dans les mondes germaniques et nord-européens

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Journée d'études
17 18 March 2023
MISHA et STUDIUM

Si la maîtrise de la nature a pu représenter un espoir durant le long XIXe siècle – permettant aux êtres humains de s’émanciper de contraintes naturelles lourdes (hivers rigoureux, épidémies…), notamment grâce à la gestion des forêts et aux vaccins – l’espoir d’atteindre un monde meilleur grâce au progrès technologique s’effrite de plus en plus depuis les années 1950, jusqu’à être largement remis en question aujourd’hui. Durant la deuxième moitié du XXe siècle les questionnements critiques par rapport aux certitudes scientifiques s’accentuent jusqu’à placer les questions environnementales au centre du débat sociétal et politique.

Cette journée d’étude est consacrée à la question de la maltraitance animale et végétale, à ses conséquences environnementales (déclin de la biodiversité…) et psychologiques (à travers des réactions comme la solastalgie ou l’éco-anxiété par exemple), et aux réponses qui lui sont apportées. On abordera la question de la maltraitance autant du point de vue de l’histoire culturelle (élevage intensif, destruction des forêts, notamment par des feux de plus en plus ravageurs…) que des études littéraires et de l’écriture poétique, dans un large corpus allant de la littérature de jeunesse (qui dénonce largement la maltraitance envers les animaux) à la littérature environnementale en passant par le théâtre et le roman policier (polar polaire par exemple).

On étudiera ces questions en lien à une critique sociale et politique plus globale, notamment de la société capitaliste (ou prétendument communiste) et patriarcale (on pense par exemple à l’importance des rapports entre hommes et femmes chez des auteur·e·s comme Marlen Haushofer). Les questions liées à l’éthique (land ethic, éthique animale, éthique environnementale...) et au genre (écoféminisme) dans les arts et la littérature seront au cœur de nos questionnements. Seront notamment abordés le rôle éthique, psychologique et politique de la littérature en terme de résilience face à la crise environnementale, ainsi que ses ambivalences, en termes d’instrumentalisation politique par exemple. D’un point de vue historique, on pourra s’interroger sur les moments-clés du basculement vers la domination violente de la nature, à savoir vers l’exploitation systématique et mortifère des « ressources naturelles ». On pourra également s’interroger sur les réactions animales et végétales face aux agressions subies (mécanismes de défense…). Enfin on pourra se demander à travers ces enquêtes culturelles et littéraires quel espoir nous avons de sortir du cycle infernal de la maltraitance du vivant.

Organisation

Aurélie Choné (Professeure, Université de Strasbourg) et Aurélie Le Née (Maître de conférences, Université de Strasbourg)
Manifestation soutenue par l’unité de recherche « Mondes germaniques et nord-européens », l’Université de Strasbourg, le Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) et l’Institut Thématique Interdisciplinaire Littératures, éthique et arts (Lethica)


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