Symposium Annuel de l'USIAS 2025 - L’invention du monothéisme

20 November 2025
15h 16h30
Salle de conférence - MISHA

Le conférencier, Thomas Römer, est professeur honoraire de l’université de Lausanne (Suisse) et professeur du Collège de France (chaire « Milieux bibliques »), dont il est actuellement l’Administrateur. Il est Docteur honoris causa de l’université de Tel Aviv (Israël), professeur associé de l’université de Pretoria (Afrique du Sud) et membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.

Ses recherches portent sur la formation du corpus biblique, et sur l’intégration de l’archéologie dans les recherches sur les origines de la Bible et du judaïsme. Il a récemment publié L’invention de Dieu (seuil 2014, collections Points 2017) et L’Ancien Testament (Que sais-je, 2019).

Programme

15:00Mots d'ouverture - Frédérique Berrod, présidente de l'université de Strasbourg
 Présentation des Fellows 2025 et des nouvelles chaires - Monica Manolescu, directrice de l'USIAS
 Introduction - Roland Recht, Chaire d'Historiographie de l'art, USIAS
15:20Conférence - Thomas Römer, Collège de France, Paris
 Questions et discussion
16:30Fin

 

Conférence - L’invention du monothéisme

La question de la naissance du monothéisme pose un double problème. Le premier est lié au terme même, qui n’existe pas dans les textes bibliques ; il s’agit d’un néologisme inventé seulement au XVIIe siècle, dans le contexte des Lumières. Se pose alors un second problème, à savoir s’il faut postuler une seule origine de la croyance en un dieu unique.

Bien qu’un certain nombre de textes de la Bible confessent le Dieu unique, on y trouve des traces qui indiquent que la vénération de Yahvé, le dieu d’Israël, n’a pas été exclusive durant de nombreux siècles. Le monothéisme biblique tel qu’il se présente à nous ne se met en place qu’après la destruction de Jérusalem par les Babyloniens (587 av. J.-C.), et après le démantèlement des structures étatiques du royaume de Juda. Ces événements ne pouvaient être interprétés que comme l’abandon de Juda par son dieu, voire comme la faiblesse de Yahvé, incapable de défendre son peuple contre les Babyloniens et leurs dieux.

C’est dans ce contexte que va se profiler la confession de Yahvé comme seul et unique Dieu. Des scribes réécrivent l’histoire de la royauté jusqu’à la destruction de Jérusalem afin de montrer que c’est Yahvé qui est à l’origine de cette catastrophe, dont le but est de sanctionner les rois et le peuple qui se sont constamment opposés à ses commandements. Si Yahvé peut contrôler les Babyloniens, il est aussi plus puissant que leurs dieux. Ainsi trouve-t-on des textes, dans la deuxième partie du livre d’Isaïe, rédigés au début de l’époque perse, qui s’attellent à une démonstration théorique du monothéisme. Le monothéisme ne s’est toutefois pas imposé immédiatement, comme l’atteste au Ve siècle l’existence d’un temple de Yahvé accompagné de deux autres divinités à Éléphantine en Égypte.

Le symposium est ouvert au public et la conférence sera donnée en français.

Inscription

 

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