Ce projet est destiné à soutenir le croisement de regards pluridisciplinaires et plus généralement une approche collective et comparative considérant les infrastructures et l’environnement bâti au sens large comme des objets de recherche particulièrement éclairants au regard d’enjeux environnementaux, sociaux, économiques et politiques contemporains.
Apparu dans la seconde moitié du 19e siècle (Jarrige et al. 2018), le terme d’infrastructure est repris dans les années 1990 dans les milieux académiques anglo-saxons et progressivement détaché d’une compréhension marxiste qui l’opposait aux « superstructures » idéologiques (Hughes 1983 ; Star 2018 [1999] ; Bowker 1994). Aujourd’hui entendues comme des dispositifs sociotechniques larges et connectés qui soutiennent la fabrication du social, le terme désigne par exemple des routes, des outils et instruments de gestion des ressources alimentaires, des réseaux numériques, ou des bâtiments. Dans un contexte. général où les fragilités de nos écosystèmes apparaissent toujours plus clairement comme des limites définissant les possibilités de continuité des sociétés, nous souhaitons déplier la question des temps des infrastructures et du bâti, afin de mieux en resituer les ancrages dans des parcours de vie et dans des flux à la fois physiques et matériels, sociaux et politiques.