"La co-création comme laboratoire politique"

Durant sa résidence à la Cryogénie, l'artiste pluridisciplinaire et doctorante Tali Serruya continue sa recherche autour du potentiel esthétique et politique de la co-création, lorsqu'elle engage des personnes issues de milieux socioculturels éloignés. Elle soutient que les dispositifs collaboratifs rassemblant des individus qui n'auraient a priori aucune raison de se côtoyer ni de collaborer, favorisent la reconnaissance de la vulnérabilité en tant que trait commun ainsi qu'une meilleure perception des mécanismes d'effacement et d'oppression sociale. Dans un discours incarné qui entremêle le vécu à la théorie, elle revient sur le double mouvement d'inclusion/exclusion produit par les milieux éducatif et culturel qui renvoient, la plupart du temps, les individus à leurs origines sociales, tout en leur permettant de se « réinventer » et, ce faisant, de dépasser les attendus familiaux et sociétaux. Mettant en dialogue son histoire personnelle et sa pratique artistique avec sa recherche académique, elle présentera, lors d'une conférence-performance, les enjeux ainsi que les limites de sa recherche autour des pratiques  « dysfonctionnelles » et les théories sur la vulnérabilité et la reconnaissance dans le contexte de la création artistique.