"Le nulle part dans l’épreuve exilique"
Journées organisées par Kahena SANAA et Rima RABAI, avec le soutien de l'ACCRA et de l'Institut Convergences Migrations, dans le cadre du groupe de travail « Des vies qui ne valent rien ».
Le nulle part dans l’épreuve exilique se propose d’ouvrir un dialogue sur le rapport entre l’expérience vécue et l’agentivité de l’acte artistique dans l’épreuve exilique. Le nulle part peut être pensé à la fois comme étant un lieu forcé et contraint qui maintient l’exilé dans l’immobilité, ou le lieu de l’étrangeté, ou encore comme un territoire affectif et créatif où l’exilé se reconstruit. Il s’agit, à travers ces journées d’études, d’interroger cette notion de « nulle part » selon des approches interdisciplinaires et situées, et de l'examiner, ainsi que ses dérivés, depuis ses usages, dans ses formes et expressions artistiques, en sollicitant les dimensions politiques, sociales et culturelles à l’épreuve dans l’expérience exilique. Il s’agit d’un lieu autre, un seuil, ou un tiers-lieu où l’on est contraint et invité à une expérience transformatrice. Si Michel Foucault désigne par hétérotopie, les lieux autres, Walter Benjamin parle d’« expérience des seuils » ; quant à Edward Said, il donne le titre d’« Out of place » à son autobiographie. Il s’agit alors de considérer cette zone indéterminée comme un lieu possiblement fécond de l’imaginaire et de la création, où sont reconsidérés à nouveaux frais, les formes artistiques conventionnelles et les frontières entre les cultures et les disciplines artistiques, et qui pourraient éclairer d’un nouveau jour l’état de nos sociétés actuelles.