Journée d'étude : L'inceste, des chambres closes au fait social.
Expression paroxysmique de la domination patriarcale, l’inceste fait 160 000 enfants victimes chaque année en France.
Désespérément invariable, le taux de prévalence –toujours sous-estimé- de l’inceste interroge. En dépit des différents mouvements de libération de la parole et des prises de conscience successives, l’inceste persiste. Au point qu’on se demande s’il n’est pas un symptôme de l’immuabilité des rapports de dominations, tout autant qu’un instrument de leur maintien.
En effet, si les violences sexuelles incestueuses se déroulent dans le cercle familial, c’est l’affaire de toute une société qui créée et perpétue les conditions de possibilité de ces atteintes. Et ce, dans de multiples situations : lorsqu’elle consacre le tabou et impose le silence, oppose à l’urgence de la victime le temps long de la justice, répare maigrement, peine à considérer les agresseurs-mineurs ou remet en cause la parole des enfants, maintient au Panthéon de ses artistes des auteurs faisant la banalisation de ces conduites.
Alors, pour mettre des mots sur l’indicible pour que les jeunes consciences s’en emparent, ce guérival se propose de faire oeuvre de résistance et de guérison en interrogeant une journée durant les ressorts de l’inceste. Il est organisé en mémoire d’Henrye, étudiante de la promotion Boris Vian (2017), décédée de sa main le 15 novembre 2023, et de celle de son agresseur des années plus tôt.
Rencontre ouverte à tous, sans inscription.
Journée organisée par par Margaux Lucas-Nowacki et Marine de La Salle, référentes de la Mission Lutte contre les violences sexuelles et sexistes de Sciences Po Strasbourg.