Le dessin visionnaire et ses savoirs - « Orients »
Workshop organisé dans le cadre du programme « Le dessin visionnaire et ses savoirs. À partir de l’étude et de la valorisation du fonds d’archives de Théophile Bra » (Institut d’études avancées de Strasbourg – USIAS).
C’est que le sens de l’invisible, abandonné depuis des siècles chez l’Occidental a presque totalement disparu, et que, pour renaître, il lui faudrait consacrer la durée de plusieurs vies humaines à l’affolante gymnastique d’éveil spirituel propre à l’Orient et seule garante du devenir de l’Esprit. Il n’empêche que les lueurs de nos voyants suffisent à indiquer la seule voie qui pourrait sauver l’humanité de son abjection sans bornes. (Gilbert-Lecomte, Roger, L’Horrible Révélation la seule, 1930, souligné dans l’original)
Alors que l’« Orient » devient au XIXe et au XXe siècle un objet central des représentations et des savoirs occidentaux (Mangold 2004, Lemoine 2000), le workshop entend examiner la manière dont le dessin visionnaire s’en empare. Rattaché au programme de recherche sur le fonds d’archives écrites et dessinées de Théophile Bra (1797-1863), soutenu par l’Institut d’études avancées de Strasbourg (USIAS), il ambitionne de désenclaver l’approche du dessin visionnaire afin de comprendre sa participation aux mutations épistémologiques et philosophiques de la modernité. Il vise à renouveler les méthodes de l’histoire de l’art par une ouverture à l’histoire croisée des savoirs artistiques, scientifiques et politiques, qui favorisera – au-delà de la définition d’une culture visuelle – une réflexion sur leur convergences et divergences en termes d’images et de processus graphiques. Il se concentrera ainsi sur la manière dont le dessin visionnaire des XIXe et XXe siècles participe ou se démarque des formes d’orientalisme visuel déjà largement étudiées en histoire de l’art.