« Ta limite, tu la mets où tu peux » : des dynamiques de l’engagement dans le secours en montagne

Par Marie Balas, Fellow 2023 (Laboratoire interdisciplinaire en études culturelles (LinCS) – UMR 7069, université de Strasbourg)

En France, le secours en montagne est une prérogative régalienne. Gratuit, relevant des missions de service public, il est confié à trois institutions – la police, la gendarmerie et les pompiers. Des trois, les Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) sont les plus implantés sur le territoire et les seuls à avoir un statut militaire. Pour ses agents, celui-ci implique notamment une certaine discipline collective et un surcroît de disponibilité.

Le secours en montagne est peu documenté en sciences sociales, alors qu’il constitue un observatoire éclairant des logiques d’action et d’organisation sociale en milieu dégradé. À partir d’une enquête menée auprès des PGHM, l’exposé présentera certains traits de l’engagement et de son modèle organisationnel. Explorant des cas-limites, on se demandera en premier lieu ce qui conduit des secouristes à s’engager sur certaines interventions extrêmes où ils peuvent laisser leur vie. Pour une part, ces choix ont à voir avec l’autonomie de décisiondes agents : celle-ci participe d’une intrigante distribution des rôles, caractérisée in situ par l’inversion des hiérarchies et des chaînes de commandement. On sera ainsi amené à se demander, en second lieu, si le PGHM est une structure militaire comme les autres, ou si la nature des risques ne façonne pas un autre rapport à l’institution.

• En lire plus sur Marie Balas et son projet USIAS : S’engager dans un environnement complexe : le secours en montagne sous l’angle du PGHM.