« Voir la ville comme nature : l’architecture et la ville à l’ère de l’Anthropocène »

L’ensemble de mutations écologiques d’origine anthropique, pensées sous le nom d’Anthropocène, constitue une remise en cause de l’habitabilité même de la Terre. Au moment même où une majorité d’humains est désormais constituée d’urbains, et où la ville apparaît comme un horizon indépassable pour repenser nos manières d’habiter dans l’Anthropocène, c’est précisément l’urbanisation du monde au cours de la modernité, la manière dont elle a redessiné l’ensemble des territoires, qui peut être pointée comme étant l’une des sources majeures de la dégradation écologique de notre condition terrestre.
Par conséquent, c’est l’ensemble de nos pratiques matérielles d’aménagement du monde, tout comme les modèles psychiques et sociaux qui les sous-tendent, qui doivent être réinterrogés. Et, parmi ceux-ci, notre vision dualiste d’un grand partage entre la nature et la culture, entre la ville et ses altérités territoriales « naturelles » (campagne, hinterland productif, espaces sauvages, etc.), en ce qu’elle apparaît désormais comme une construction écologiquement peu « soutenable ».
Cette conférence visera à présenter quelques pistes de réflexion concernant l’interrogation des rapports entre la ville et la nature, tout comme nous chercherons à esquisser les cadres contemporains d’une réinvention écologique des concepts fondamentaux de l’architecture et de l’urbanisme, tels qu’ils se manifestent dans des pratiques ayant pour souci la durabilité des territoires habités.

Animée en français par Mickaël Labbé.