Le racisme et l'antisémitisme aujourd'hui : de l'ancien.... et du neuf
Le symposium est ouvert au public et la conférence sera donnée en français.
Le conférencier invité pour l'édition 2022 du symposium est le sociologue Michel Wieviorka (EHESS, Paris), célèbre pour ses recherches sur les mouvements sociaux et culturels, la démocratie et les conflits ainsi que les anti-mouvements sociaux (le racisme, l'antisémitisme, le terrorisme, la violence). Lors du symposium, le professeur Wieviorka abordera les manières dont le racisme et l’antisémitisme sont à la fois des phénomènes anciens et nouveaux, avec de nouvelles caractéristiques émergeant en fonction de la façon dont la société a évolué.
Les nouveaux Fellows 2022 seront également présentés au début de l'événement.
Programme
14:30 | Mots d’ouverture - Julien Penin, Vice-président délégué, Recherche, formation doctorale et science ouverte, université de Strasbourg |
14:35 | Présentation des Fellows 2022 - Thomas Ebbesen, ISIS, directeur de l'USIAS |
14:45 | Introduction - David Le Breton, LinCs, Chaire d’Anthropologie des mondes contemporains, USIAS |
14:50 | Conférence - Michel Wieviorka, École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris |
15:50 | Débat |
16:30 | Réception |
Conférence - Le racisme et l'antisémitisme aujourd'hui : de l'ancien.... et du neuf
Une difficulté majeure avec le racisme et l’antisémitisme est que ces phénomènes conjuguent continuité et nouveauté. Aujourd’hui, un nouvel élan s’observe en la matière, en France mais aussi dans d’autres pays, invitant de surcroît - on le verra - à réfléchir à nouveaux frais à une question supplémentaire : faut-il parler d’un seul et même problème, ou de deux ?
Côté racisme, on notera d’abord les évolutions du racisme institutionnel, puis la montée en puissance du différentialisme, qui voit dans la « race » un attribut culturel qui s’apparente à une nature, ou une essence ; on s’intéressera aux approches récentes en France qui voient dans la « race » une « construction sociale ». On envisagera également la façon dont la religion vient renouveler les enjeux et le débat sur le racisme, autour notamment de l’islam.
Côté antisémitisme, on abordera la façon dont, avec la prise de conscience de ce que fut la destruction des Juifs d’Europe par les nazis et avec la création de l’État d’Israël, une évolution s’est enclenchée, qui est passée par le négationnisme et l’équation Juifs = sionistes.
Et dans les deux cas, on analysera les évolutions les plus récentes, qui par exemple passent par le recours à un nouveau système sémantique (« wokisme », « cancel culture », « post-colonialisme », « dé-colonialisme », « racisme anti-Blancs », « intersectionnalité », « racialisation », « racisation », etc.), et par des débats passionnés à propos de l’islam et de la République, ou encore par l’essor du thème de la blanchité - y compris au sujet des Juifs.
Biographie - Michel Wieviorka
Michel Wieviorka est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris. Ses recherches portent sur les conflits, les mouvements sociaux et culturels et la démocratie, ainsi que sur les anti-mouvements sociaux (le racisme, l'antisémitisme, le terrorisme, la violence).
Il a dirigé le Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (CADIS, 1993-2009) et présidé la Fondation Maison des sciences de l'Homme (2009-2020). Il a exercé d'importantes responsabilités internationales, notamment en tant que président de l'International Sociological Association (ISA, 2006-2010), et comme membre du Conseil scientifique du Conseil européen de la recherche (ERC, 2015-2020).
Le professeur Wieviorka co-dirige les revues Socio et Violence: an International Journal, qu'il a fondées. Ses derniers ouvrages : Pour une démocratie de combat (éd. Robert Laffont, 2020) et, aux éditions Rue de Seine, Métamorphose ou mutation, où va la France ? (2021) ainsi que Alors Monsieur Macron, heureux ? (2022).